Dix ans d’unité pastorale
On ne va pas ici retracer toute l’histoire de notre unité pastorale, mais simplement rappeler quelques balises.
En 2004, au moment où l’évêché lance le chantier paroisses et les documents sur les équipes-relais, la situation à Verviers est la suivante :
Plus de curé à Saint-Joseph, les Jésuites ont quitté ND, le P. Jan Tachelet a quitté Saint-Antoine et l’abbé Geron a quitté Lambermont.
En 2005, Guy Balaes, curé de Dolhain et Jean Jenchenne, notre doyen, s’associent comme curés « in solidum » d’une étendue très vaste qui va d’Ensival à Bilstain, quinze anciennes paroisses en tout.
Les équipes locales, en particulier celles de la périphérie ouest (Lambermont, Ensival et Petit-Rechain) qui étaient déjà structurées, apportent leur collaboration sans réticence.
Il faudra gérer la pénurie, mais le faire ensemble. A ce moment, nous avons encore un vicaire, Marc Truyens et un vicaire dominical, Joseph Mbuyi. L’unité pastorale portera le nom « UP Jean XXIII-Val de Vesdre » et si le val de Vesdre se comprend aisément, on peut dire que se placer sous la protection de Jean XXIII, pas encore canonisé, était aussi quelque chose de parlant : un vieux pape qui lance du nouveau. N’était-ce pas ce que nous devions faire : partir de l’ancien pour avancer vers le nouveau ? Et ne voulions-nous pas nous inscrire résolument sur les traces de Vatican II ?
Les choses s’organisent. On s’efforce de garder une activité dans chaque ancienne paroisse, non sans difficulté.
Un conseil d’unité pastorale régule au mieux les activités, essayant d’accorder à chaque communauté ce qu’elle demande.
Ce conseil prend sa place et devient un élément important de la vie chrétienne verviétoise.
En septembre 2008, Jean Jenchenne nous quitte, non sans avoir été fêté de manière ultra-sympathique, et il le méritait bien.
Comme prêtres fixes pour notre UP, il y a maintenant François-Xavier Jacques, doyen et Guy Balaes, avec un ou deux vicaires dominicaux africains.
Nous accueillons officiellement François-Xavier le 9 novembre et déjà se pose la question de suppression de certaines messes. D’autant qu’en septembre 2009, Guy Balaes nous quitte pour Welkenraedt et autres lieux. Restent le doyen et un prêtre congolais, Gabriel, plus un vicaire dominical. L’un d’entre eux, Jonas, deviendra évêque au Mali et nous aurons le plaisir de le revoir en visite.
On va donc lancer une réflexion, démarrée lors d’une réunion en septembre 2009 où notre doyen expose la situation nouvelle. Maintenir une présence chrétienne, oui. Voir où au centre-ville. 3 prêtres pour 15 paroisses ?
Il faut travailler en ne pensant plus aux anciennes entités.
Pour les six anciennes paroisses du sillon Vesdre, une consultation (avec 500 réponses, ce qui est remarquable) aura lieu à la suite de laquelle on établira le système encore actuellement en vigueur.
Que dire de ces dix années ? Que dire du présent ?
On s’en sort cahin-caha, mais nous sommes encore loin d’avoir constitué une communauté chrétienne verviétoise vraiment soudée.
Que dire de l’avenir ?
Il faudra encore plus abandonner les particularismes. Certes, on doit garder les initiatives locales quand elles existent, mais il faut aussi que celles-ci n’empêchent pas des collaborations plus étendues.
Évitons les castes, les paroisses « mieux » et les autres. La vérité, c’est que nous sommes embarqués sur le même bateau, j’allais dire la même arche de Noé.
Ne pensons pas que nous aurons plus de prêtres ou de diacres. Les croyants devront s’organiser entre eux. Pour moi, c’est le défi des prochaines années, mais il suppose aussi une profonde réflexion, un renouveau théologique, une autre approche de la foi, une compréhension renouvelée des ministères.
C’est à nous de forger notre avenir, un avenir avec des communautés unies entre elles, où chacune tient compte de l’autre, encore bien plus que maintenant.