Prendre du temps à l’écart sans mot dire, sans courir,
Juste pour embrasser les grisailles du silence.
Et entendre sur les plages des mers la brise ternir
Les traces des pas des pieds mêlés en danse.
Rêveur, je m’évertue à scruter le bleu des eaux,
Coupant mon iPhone ne rien entendre de haut.
Déconnecté de tout réseau, je me laisse errer sans wifi,
Et me régale des grâces du temps et de l’espace en défi.
Tel un oiseau chasseur de proies et d’heureuses chances,
Mon esprit languit vers une seule pensée : les vacances !
Pour écouter l’écho de mon être fondre dans l’Infini.
A peine j’ai pris ma route aux côtés de tous les pairs
Que me revient la mémoire des victimes de guerre :
La mémoire des malades restés sur les lits d’hôpitaux
Des prisonniers attendant des verdicts derrière les barreaux
Des familles surendettées qui mâchouillent d’inaudibles maux.
O ma sœur, aussi loin que te conduise 2019 en vacances
Plane bien au-delà du temps et des espaces pleins d’ilots
Et là, laisse parler la voix du silence intense…au Silence.
De ta mémoire, évacue turpitudes et émouvants sanglots:
Sanglots des larmes des milliers des bambins sans éthique.
Sanglots des chagrins devant les disputes des politiques.
Ramène-moi le charme des Pyrénées et ses vallons,
Reviens me parler de nos fraternités et communions
Rejoins-nous à la recherche dans ces lieux de joie
Où tout geste, toute parole et tout silence devient voie
Regarde, c’est beau les vacances sans horaire,
Même sans bouger de nos lieux ordinaires !
Stanis Kanda, curé doyen