Méditation-Prière-Jour de Pâques -12.04.2020

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-Ac 10,34a.37-43
-Ps117 (118),1.2,16-17,22-23
-Col 3,1-4     ou     -1Co 5,6b-8
-Jn 20,1-9

Sainte et joyeuse fête de Pâques !
N’est-ce pas indécent, déplacé de nous souhaiter une joyeuse fête de la Vie en Christ en ce temps si grave pour l’humanité, pour le monde ?
Écoutons, accueillons, et laissons-nous creuser par la Parole de ce jour.

Aujourd’hui, le premier jour de la semaine, jour de la nouvelle création, Marie, après avoir observé la prescription du shabbat, effondrée par la mort de celui que son cœur aime court dès l’aube au tombeau pour honorer le corps du défunt.
Quelle surprise : la pierre a été enlevée, le tombeau est ouvert, le corps a disparu. Quelle panique… ! Tous ses projets tombent à l’eau on lui a volé et le corps de celui qu’elle aime et la possibilité de l’honorer !
Panique qu’elle partage en allant chercher Pierre et l’autre disciple et ensemble ils courent vers le tombeau.
Le disciple le premier arrivé n’entre pas.
Puis arrive Pierre, lui il entre dans le tombeau, puis ce n’est que maintenant que l’autre disciple entre aussi.
« Il vit et il crut » qu’est-ce qu’il voit ? la même chose que Pierre mais en plus Pierre dans le tombeau ouvert, confronté au mystère.
Les deux versets suivants nous ne les avons pas entendus ce jour :
« Puis les disciples rentraient chez eux. Et Marie se tenait près du tombeau, au dehors, tout en pleurs. »

Aujourd’hui, comme Marie tant de personnes courent, angoissées, perturbées, à la recherche de comment être auprès d’un/e bien-aimé/e soit vivant, soit malade soit décédé/e. Mais comme Marie il y a l’observance des prescriptions. Et comme Marie, elles deviennent créatives, la créativité de l’amour, car elles désirent profondément être « AVEC », vivre La PRÉSENCE.
Comme Marie la panique peut nous habiter. Quel bouleversement. Tout a changé. Il y a une interface (la pierre)  entre nous et le mystère de la Vie.

Et c’est ensemble avec les disciples que cette petite communauté, lentement en cheminant dans la foi, découvre petit à petit une autre présence de celui qu’ils aimaient.

Pierre entre dans ce qui pose problème, question. L’autre disciple entre aussi et étant eux deux, la foi commence à naître mais ils retournent chez eux.
Marie elle reste là, la patience féminine, et sa fidélité, elle ne comprend pas etelle se laisse creuser par son chagrin, elle ne l’escamote pas. Être là telles que nous sommes et habiter en vérité ce que nous vivons. Nous pencher comme Marie dans la blessure qui nous déchire le cœur. Puis dans ce tombeau ouvert elle découvre autre chose que la découverte des disciples. Un dialogue intérieur s’installe dans lequel nous pouvons aussi nous reconnaître : pourquoi ?
Avec elle et comme elle nous avons à nous laisser creuser par le mystère en contemplant l’Absence qui peut devenir autre Présence dans la foi.
Faire cette expérience de foi lentement, progressivement à notre rythme et découvrir comme cette première communauté que le Christ est vivant autrement en nous, entre nous et par nous et comme Marie nous entrons dans la confiance et l’abandon pour recevoir notre mission : ne pas faire un retour en arrière ( entrer chez nous) mais aller annoncer à nos frères que l’amour à l’extrême et la vraie Vie en Christ est un cadeau et nous invitent à devenir ensemble des vivants qui font vivre.
Et cette réalité profonde vécue dans la foi apaise nos cœurs et nous procure la joie toute intérieure, pas celle du monde mais celle qui fait espérer et vivre même dans ce temps grave.
Joyeuse fête de la résurrection du Christ dans la foi de devenir de nouvelles créatures dans un monde plus humain !

Dora Lapière

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Méditation-Prière-Jeudi Saint-9.4.2020

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La Cène du Seigneur

Première Lecture :        Exode 12 1–14
Psaume :                        Psaume 116 12–13, 15–18
Deuxième Lecture :       1Corinthiens 11 23–26
Évangile :                       Jean 13 1-15

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Chaque année lors de la Pâque, le peuple juif fait « mémoire » de sa libération de l’esclavage d’Egypte.
Jésus étant juif, très religieux fêtait cette mémoire avec les siens : mémoire de la libération de nos esclavages.
Et Jésus va un pas plus loin, il  accomplit cette libération.
Dans l’évangile de Jean le repas en lui-même n’est pas relaté mais  Jésus y introduit une nouveauté.
Tout au long de ces semaines, Isaïe nous a pris par la main pour nous faire contempler le serviteur.
Et voilà que pendant le repas pascal Jésus se lève de table et dépose son vêtement, se dénude de son statut de maître, pour se vêtir du linge de l’esclave, s’agenouille aux pieds de ses disciples et leur lave les pieds.
Jésus le maître se fait leur esclave.
Pierre avec sa personnalité fougueuse et complexe réagit très fort.  En lui il y a le désir d’avoir part avec Jésus. Mais quelle part ? part à quoi ? une place dans la gestion du royaume ? ou demeurer intimement avec lui ?

Mais après ce service si fort, nous pouvons peut-être admirer Jésus mais nous risquons de nous laisser échapper la fin.

« Avez-vous compris ce que je viens de faire ? … c’est un exemple que je viens de vous donner afin que vous fassiez vous aussi, comme j’ai fait pour vous. »

Accepter que Jésus me lave les pieds, qu’il me rencontre dans les petitesses de mon existence, mes souillures et me laisser purifier, mettre debout, pas pour garder ce privilège pour moi mais pour que je fasse de même avec chaque personne rencontrée.
Les autres évangélistes mettent l’accent sur la rupture du pain, corps livré, rompu pour la Vie.
En Jésus le service et le don de sa vie jusqu’à l’extrême sont indissociables.
Prenons le temps de nous laisser toucher par le mystère, de nous y abandonner et d’y pénétrer ne fut ce qu’un peu.

Contemplons Jésus en ses moments ultimes dans lesquels il vit en apothéose tout ce qu’il a vécu sa vie durant.

Rendons grâce à  Dieu, son Père et notre Père pour Jésus et demandons-lui de nous ouvrir les oreilles, les yeux, pour le reconnaître aujourd’hui et de nous mettre en route AVEC lui chaque jour même si la route mène vers Jérusalem.

Prions pour les responsables de l’Église et de nos sociétés qu’ils aient un langage de disciple et qu’ils trouvent, comme tout à chacun, une parole pour soutenir ceux qui sont épuisés en ces temps si rudes.

Prions pour nos responsables d’Église qu’ils soient des pasteurs selon le cœur de Jésus en prenant les brebis souffrants et en difficultés sur leurs épaules christiques.

Prions pour toutes les victimes de la pandémie, de l’injustice et des trahisons humaines qu’ils puissent retrouver ou trouver leur dignité humaine.

Et rendons grâce pour le peuple bien aimé de Dieu dont nous faisons partie et pour qui le Fils n’a pas hésité de donner sa vie.

Dora Lapière

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Méditation –Prière- mardi saint-7.04.2020

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Première Lecture :        Isaïe 49 1–6
Psaume :                        Psaume 70 (71) 1–6, 15, 17
Évangile :                       Jean 13 21–33, 36–38

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Avec tout le peuple chrétien nous sommes en marche avec Jésus vers Jérusalem, lieu de l’amour ultime de Jésus, Fils unique du Père. Dans le silence ou les tensions, la souffrance et le deuil pour certains, nous nous laissons transformer en le contemplant.
Aujourd’hui le prophète Isaïe nous dit : « Ecoutez-moi…Soyez attentifs »
Et il ne cesse de nous répéter la fidélité de Dieu à son alliance avec nous: « Il me connaît dès le sein de ma mère…et m’a gardé dans l’ombre (la protection) de sa main. »
Et si nous l’entendions chacun, chacune et ensemble comme communauté croyante : « Tu es mon serviteur, c’est par toi que je me ferai connaître. »
Oui, nous sommes nés pour être serviteurs de l’amour à l’extrême, pour que cet amour vécu se traduise en gestes de Vie. Nous sommes tous et chacun consacrés pour la Vie.
Et en ces temps difficiles il nous arrive comme le prophète d’être fatigué, épuisés dans la lutte.
Mais Dieu insiste : « C’est trop peu que tu sois mon serviteur….je fais de toi la lumière des nations pour que mon salut parvienne jusqu’à l’extrémité de la terre. » Dans cette mission de serviteur Dieu nous fait rayonner pour notre bonheur profond et celui de tous.
Et Jésus nous dira : « Je ne vous appelle plus serviteurs, mais mes amis. »
Avec Jésus et en Lui nous sommes devenus tous de sa famille, la famille divine et tous frères et sœurs.
Et dans nos épuisements, sois pour nous un roc, un refuge…libère nous…tu es notre espérance, nous nous confions à toi.

Si souvent nous prenons le repas, auquel tu nous invites, avec toi. Peut-être parfois ou souvent comme si cela nous était dû.
Et nous entendons aujourd’hui : « Un de vous va me trahir ». Et nous croyons que cette parole est pour les autres. Est-ce que à notre temps nous ne portons pas tous des petites ou grandes trahisons en nous ? Est-ce que nous ne portons pas aussi de temps à autre ce diviseur en nous, cette incohérence, cette lâcheté ?
A nous de choisir et de nous laisser convertir pour que nos ténèbres soient transformées en lumière de Vie et d’Amour.

Dora Lapiere

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