NÉGOCIATIONS SUR LA REPRISE DES CÉLÉBRATIONS DANS LES ÉGLISES

Les chefs des cultes reconnus en Belgique ont été reçus par le Ministre de la Justice Koen Geens. Mgr Guy Harpigny, Évêque de Tournai, et Mgr Johan Bonny, Évêque d’Anvers, y ont représenté le culte catholique. La réunion s’est déroulée dans un excellent esprit de travail et en bonne concertation avec l’ensemble des chefs de culte.

Le Ministre de la Justice a exprimé sa reconnaissance aux représentants sur la manière dont ont été appliquées les règles édictées par le Conseil national de Sécurité du Gouvernement Fédéral.

La reprise progressive des cultes publics est examinée avec le Conseil national de Sécurité, en prévoyant toutes les règles de sécurité sanitaires.

Un message commun sera adressé par les responsables des cultes dès qu’un accord sera conclu, et ce en fonction du déconfinement progressif en cours.

Il est rappelé que les églises restent normalement ouvertes pour la prière personnelle, dans le respect des distanciations sanitaires et que les célébrations enregistrées peuvent se dérouler avec un maximum de 10 personnes présentes en ce compris celles qui procèdent à l’enregistrement.

Les Évêques ont toute confiance dans le travail constructif en cours et plaident pour la reprise la plus rapide des célébrations publiques.

Les Évêques de Belgique

SIPI – Bruxelles, mardi 5 mai 2020

Méditation-Prière- 5ème dimanche de Pâques

3e jeudi du Temps Pascal

Première LectureActes 6, 1-7
PsaumePsaume 32 (33), 1-2, 4-5, 18-19
Deuxième Lecture1Pierre 2, 4-9
EvangileJean 14, 1-12

Il y a quelques jours nous nous sommes émerveillés de cette communauté chrétienne débutante : « ils étaient assidus à la prière et mettaient tout en commun. »
Mais nous constatons, et c’est rassurant, que dans cette communauté débutante, les difficultés sont les mêmes que dans n’importe quelle communauté croyante. Les enthousiasmes , les cohérences et les radicalités du début s’estompent et très vite on tire la couverture de son côté. Certains élèvent la voix contre les inégalités qui se sont installées. Et ce qui est merveilleux c’est qu’ils sont non seulement entendus mais que les apôtres cherchent avec eux une solution au problème. C’est ensemble qu’ils trouvent une solution qui les agrée tous.
Ils proposent aux apôtres des personnes pour concrétiser le nouveau projet  et après un temps de prière, ceux-ci leur imposèrent les mains.
Quelle belle ouverture, quelles belles démarches et quelle belle procédure.  Rien n’est précipité et tout se fait de commun accord et dans la prière.
Peut-être que cette première communauté pourrait nous instruire et inspirer.

Même s’il y a des problèmes dans nos communautés actuelles, ensemble en fils et filles du même Père en se mettant dans la prière à l’écoute de sa Parole, nous pouvons trouver des solutions. 

Car avec le psalmiste nous pouvons dire : « Dieu est fidèle aux siens, à ceux qui comptent sur lui… »
Aujourd’hui nous rendons grâce à Dieu pour cette Église débutante qui nous a transmis la foi dans le Christ Ressuscité. Nous rendons grâce pour notre mère Église qui par la structure de la liturgie nous prend depuis Pâques par la main pour nous conduire toujours plus profondément à la découverte du mystère du Ressuscité, Lui la pierre vivante. Lui en qui nous voyons le Père, Lui qui est la porte pour entrer dans la vraie Vie d’amour sans réserve et inconditionnel. Lui qui est le berger qui connait ses brebis et les appelle chacune par leur nom. Lui à qui nous pouvons faire confiance et qui illumine nos vies, étant La Lumière.
Lui qui est venu pour que nous ayons la Vie en abondance et qui fait de nous des vivants.
Même en ces temps difficiles, ces temps d’épreuves, optons-nous pour la Vie en vérité, c.à.d. la vraie Vie avec des valeurs humaines vraies, qui nous font grandir en humanité ? Optons-nous pour une place ajustée (juste) aux frères et sœurs en humanité et ajustée à Dieu qui nous offre, sans mérite de notre part, la Vie en surabondance ?
Ouvrons largement les oreilles de notre cœur et laissons-le battre au rythme de la confiance : « Que votre cœur, notre cœur, ne se trouble pas mais croyons en Dieu, Père de tous et en Jésus dans lequel il nous est devenu visible. »

« Je vous prendrai près de moi, de sorte que vous soyez aussi là où je suis »

A Marie-Madeleine Jésus ressuscité avait dit : « Je vais vers mon Père et votre Père vers mon Dieu et votre Dieu. »
En Lui et avec Lui notre demeure est dès ici et maintenant le cœur du Père. Osons-nous le croire vraiment ? Non du bout des lèvres mais de la profondeur de notre être ?
Nous aimons beaucoup Thomas, dans lequel nous nous retrouvons si bien et qui pose les questions qui nous habitent, sur le comment…
Et Jésus de nous répondre comme à Thomas : « ne te tracasse pas, si tu chemines avec moi, en vivant de mon esprit dans la mise debout de tout être qui croise ta route dans un amour gratuit, inconditionnel et sans réserve, alors tu vis de ma vie car je suis le chemin.
Moi, Jésus j’ai pleinement vécu ma relation filiale au Père, une relation vraie. La vérité n’est pas un concept mais une relation d’être en vérité entre frères et face au Père de tous.
Si tu fais ce chemin avec moi tu ne peux que vivre pleinement maintenant et pour toujours et demeurer dans le cœur de mon et ton Père, Père de tous. »

Dora Lapière

Méditation-Prière- 4e jeudi du Temps Pascal

4e jeudi du Temps Pascal

Première LectureActes 13, 13-25
PsaumePsaume 88 (89), 2-3, 21-22, 25.27
EvangileJean 13, 16-20

Cette vie de la première Église nous interpelle et nous bouleverse. Quelle force et quel enthousiasme au nom du Christ !
Ce furent des juifs bien religieux qui avaient trouvé le Christ, non du bout des lèvres mais qui avaient été conquis dans tout leur être. Mais ils sont juifs et continuent à aller à la synagogue comme les autres juifs. Et c’est après la lecture de la Parole que le chef de la synagogue leur donne la parole. Comme si aujourd’hui après la célébration de la Parole le prêtre donnerait la parole à l’assemblée. Quelle audace et quelle surprise.
Et Paul prend la parole et fait mémoire de l’histoire du peuple juif pour y faire découvrir le fil rouge de l’action du Dieu avec eux et la fidélité du Dieu de l’alliance.
Nous dirions aujourd’hui il fait une relecture de l’histoire et une relecture de vie.
O que nous pourrions faire régulièrement ces relectures pour y découvrir les merveilles de Dieu mais aussi ses interpellations pressantes à la conversion et au changement radical. (Personnel, sociétal, ecclésial).
Les évènements sont les mêmes pour tous, mais c’est le regard de foi posé sur ces évènements qui nous en révèle de sens. Tous ont vu vivre Jésus et entendu ses paroles mais seulement certains ont découvert en lui le Messie, le sauveur, l’envoyé de Dieu.
Puissions-nous entrer dans cette relation personnelle et intime avec le Christ pour avec Lui relire les évènements de notre vie et du monde pour qu’il nous fasse découvrir comme aux disciples d’Emmaüs le sens des Écritures et l’action de Dieu dans la Vie.
Puissions-nous comme Philippe et Paul monter dans le char de celui qui croise notre route pour partager la Parole pour la gloire de Dieu.
Puissions-nous grandir dans l’audace toujours innovante et stimulante de la foi en écoutant la voix de l’Esprit qui souffle où il veut et comme il veut. Osons croire, en cette période d’épreuve, avec le psalmiste que nous aussi nous sommes oints à notre baptême par l’huile sainte et que la main de Dieu (que Dieu) est fidèle et avec nous et nous rend forts et nous pourrons faire appel à lui, notre Père et notre Dieu, le rocher qui nous abrite.
Jean nous dit bien dans son évangile qu’il y a un chemin à parcourir entre « savoir » et « mettre en pratique ».
Ruminons longuement et régulièrement la Parole pour nous en laisser imprégner et découvrir lentement le vrai visage du Christ qui nous montre le Père. Et engageons-nous résolument à sa suite en nous laissant entrainer par Lui : « Entraine-moi derrière toi, ensemble courons…introduis-moi dans tes appartements » Ct des Ct 1,4
Apprenons de Lui l’humble service et acceptons d’être comme notre Maître, donnés sans réserve, librement uniquement par amour.
Frappant et bouleversant est aussi cette identification de Jésus, Christ, avec celui qu’il envoie. Est-ce que nous y croyons vraiment ou uniquement par le bout des lèvres ?

« Je me tiens à ta porte et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je souperai avec lui et lui avec moi. » Ap.3, 20

« Si quelqu’un reçoit celui que j’envoie, il me reçoit moi-même ; et celui qui me reçoit, reçoit Celui qui m’a envoyé. »

Laissons résonner en nous ces Paroles et qu’elles nous procurent la paix.

Dora Lapière

Méditation-Prière – 4ème dimanche de Pâques

Quelle merveille ce Pierre qui est tout changé, converti, quand il s’est ouvert à l’Esprit. Il prend la parole en public en ne reniant nullement sa solidarité avec ses racines juives et c’est accompagné par les onze qu’il s’adresse au peuple dont il partage les mêmes racines. Etonnant Pierre ! Et merveilleux ce que l’Esprit peut opérer quand nous ouvrons nos cœurs.
En entendant les paroles de Pierre, TOUS furent touchés au cœur.
Qu’aujourd’hui nous puissions témoigner de ce que nous avons vu, entendu et vécu avec le Christ, très simplement en vérité et de façon que la foule soit touchée au cœur. Retrouvons ou trouvons, la vraie fraternité, issue de notre filiation divine commune.
C’est le lien profond que Pierre avait avec Jésus et qu’il a, malgré son reniement, pu créer avec le Christ ressuscité, qui lui permet son témoignage. Creusons notre lien avec le Ressuscité, creusons notre abandon dans la foi en vérité, tels que nous sommes, sans fausse image de nous-même, sans fioriture mais vivons de ce lien d’amour qui nous fait vivre.

Nous aussi nous avons été oints à notre baptême pour être prophètes. L’avons-nous oublié ?
« Le Seigneur est mon pasteur qui me guide et protège » nous dit le psalmiste.
Avons-nous un guide ? Et si oui, qui est-il ?
Dans le premier testament Ct des Ct 1,7 nous entendons déjà : « Dis-moi, ô toi que mon cœur aime, où mènes-tu paître le troupeau ».
La Bien-aimée est à l’écoute : « dis-moi… », elle a créé un lien d’amour avec le Bien-Aimé, « ô toi que mon cœur aime. ».  Elle se rend compte que son Bien-Aimé mène paître le troupeau, pas des individus seuls mais le troupeau.
Prenons le temps en ce jour d’écouter, de contempler en vérité le troupeau, la bergerie dont nous faisons partie ainsi que notre relation au berger, au pasteur qui est le Christ.
Accueillons aussi l’interpellation de prendre soin les uns des autres comme le bon pasteur prend soin de nous. Déposons toute hypocrisie et entrons en plein jour, à l’heure de midi, par la porte de la bergerie.
ÉCOUTONS, oui, écoutons la voix du pasteur qui nous parle dans les écritures.

Ouvrons nos cœurs et laissons-nous guider vers des prés d’herbe fraîche où il nous fait reposer. Peut-être pas les prés que nous aurions choisis mais ceux qui sont bons pour nous et qui nous nourrissent et recréent en ces temps éprouvants. Nous avons besoin d’air frais et d’eau fraîche. Que le Seigneur nous délivre de toute peur car il marche avec nous comme avec les disciples d’Emmaüs. Il monte dans notre barque de vie pour calmer la tempête houleuse dans laquelle nous essayons de naviguer et de pêcher. Et si nous l’écoutions et si nous avancions sur sa parole en écoutant sa voix ? Comme Jean qui le reconnaissait même de nuit au bord du lac, nous reconnaîtrons sa voix si familière et douce, pleine d’amour dans la nuit des temps que nous traversons.

Dora Lapière

Méditation-Prière-Jeudi 30.04.2020

3e jeudi du Temps Pascal

Première LectureActes 8, 26-40
PsaumePsaume 65 (66), 8-9, 16-17, 20
EvangileJean 6, 44-51

Aujourd’hui nous voulons nous laisser interpeller par les verbes de la première lecture.

L’ange dit :
marche
approche-toi
rejoins

Philippe :
marche
court
entend
demande

L’eunuque :
Invite

Philippe :
monte
s’assoit
prend la parole

Ensemble ils poursuivent la route

Demande le baptême

baptise
disparaît

Nous ne pouvons nous empêcher de ressentir un certain parallélisme entre ce récit et la marche des disciples vers Emmaüs. Cette première Église entre petit à petit dans la mouvance de l’Esprit et fait ce que Jésus a fait. Pierre met un homme paralysé debout au nom du Ressuscité. Philippe se met en marche poussé par un appel. Il ne discute pas, ne récrimine pas même si la route est déserte et dangereuse. Il se met en marche pour qui ? pour quoi ? Il ne sait. Il accueille l’imprévu au nom du Ressuscité.

Un char avec un homme passe et il s’approche de cet inconnu, l’apprivoise et écoute. Non seulement il écoute mais entend qu’il lit un passage biblique. Et comme Le Ressuscité sur la route vers Emmaüs il pose une question, entre en dialogue et partage avec cet inconnu qui l’invite dans son char comme les disciples invitaient le compagnon à l’auberge. La Parole prend sens et Vie pour l’Eunuque, un étranger, un marginal. Il découvre le Christ et demande le baptême pour affirmer la relation qu’il veut créer avec le Ressuscité. Il est baptisé et continue sa route comme les disciples d’Emmaüs, tout joyeux.

Et Philippe disparaît de sa vie comme Jésus, une fois que la relation avec Lui est reconnue dans le partage du pain et la présence du frère dans l’auberge sur la route vers Emmaüs.
Aujourd’hui nous aussi nous sommes invités à nous mettre en marche sur des routes désertes de la foi, à apprivoiser l’inconnu, la personne différente, le malade, le réfugié…, à l’apprivoiser, à l’écouter et à entendre ce qui vit en lui pour que la Vie jaillisse en lui et pour lui. Aujourd’hui aussi nous sommes invités à rompre la Parole ensemble pour qu’elle devienne nourriture pour nous dans une totale gratuité. Comme Philippe nous sommes invités de ne pas accaparer les personnes mais de disparaître car ce qui importe c’est que nous grandissions ensemble dans la relation au Ressuscité, qu’ensemble nous descendions dans les eaux de conversion pour ne devenir qu’Amour.

Recherchant l’amour nous devenons de plus en plus des vivants qui font vivre et ainsi le Dieu des vivants manifestera sa gloire. Affermissons-nous mutuellement dans la foi au Christ Ressuscité qui nous accompagne sur la route à travers nos frères, souvent inconnus, en partageant La Parole et toute parole, et en rompant le pain qui fait vivre.
« Celui qui croit, qui vit ce lien, cette relation confiante avec moi le Ressuscité, et pour qui je deviens la nourriture de sa vie vit profondément maintenant et pour toujours. »

Dora Lapière

Poème : « AMIS D’EMMAUS ! »

Pénibles étaient vos  12 kilomètres d’Emmaüs à Jérusalem

Comme est  terrible la perte d’un être cher  que l’on aime.

Perdus dans le tourment de vos questions et vos doutes,

Vous entendiez à peine les pas  sur le feutre des croutes.

Dans ce parcours, un  Compagnon  vous a rejoint de ses pas

De ses douces mains sans gants,  il  a partagé votre  repas.

Pénibles sont nos 45 jours  confinés de Mars à Avril,

Nos rêves et projets de familles, d’église à ce jour en vrilles !

Un parfait inconnu hante villages, villes et ardentes cités 

Menaçant  d’atterrir  dans nos mains,  nos bouches et nos  nez.

Invisible, il n’a cure de révéler aux médecins son identité,

Il se donne  le temps d’inoculer en nos poumons son poison.

A vous, amis d’Emmaüs, qui avaient savouré le poisson

Donnez l’ardeur de vos prières à nos cœurs en frissons.

                                                                          Stanis Kanda

Méditation-Prière-Mardi 28.04.2020

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3ème mardi du Temps Pascal

Première LectureActes 7, 51 – 8,1a
PsaumePsaume 30 (31), 3bc.4, 6.7b.8a, 17.20cd
EvangileJean 6, 30-35

Depuis Pâques La Parole que la liturgie nous propose montre bien le combat des apôtres, des disciples et de la première Église. Ils étaient aliénés par leurs peurs, leurs déceptions et leurs doutes. Ils s’étaient enfermés et vivaient confinés.
Encore ce dimanche nous nous sommes mis en marche avec les disciples vers Emmaüs, tournant le dos à tout le v écu si important, si décevant. Et comme eux : « nous avions cru que…. » Oui comme eux nous mettons si souvent des fausses images, des fausses attentes sur le Dieu et Père de Jésus et sur Jésus.
Comme la première Église nous sommes lents à croire et comme eux il nous est difficile de partager nos expériences du Ressuscité et de les verbaliser. Comme eux nous balbutions et nous cherchons des paroles, des métaphores, des images, des histoires pour dire et communiquer l’indicible : Il est VIVANT, Il est avec nous et la mort n’aura pas le dernier mot. En Lui Dieu est devenu visible.
Les disciples et la foule ont vécu le repas sur l’herbe à partir de quelques pains et poissons. Ils étaient plus que rassasiés. La foule voulait le proclamer roi et Jésus se sauve dans la montagne et puis il y a la tempête apaisée et une fois de plus les apôtres n’ont rien compris. Mais la foule continue à le chercher. Jésus n’est pas dupe et leur dit carrément que c’est parce qu’ils ont eu à manger. Et il leur demande de dépasser l’évènement et de chercher le sens du signe : « travaillez non pas pour la nourriture qui disparaît, mais pour la nourriture qui demeure et qui devient vie éternelle… »
Et la foule est toujours, comme nous si souvent, à côté de l’affaire et est enfermée dans le « faire ». « Que devons-nous faire pour travailler aux oeuvres de Dieu ? »

« L’oeuvre de Dieu, c’est que vous ayez foi en celui qu’il a envoyé »
Donc l’oeuvre de Dieu n’est pas une question de « faire » mais bien de RELATION de CONFIANCE en Jésus, ressuscité, vivant autrement.

Leur résistance n’est toujours pas brisée, comme souvent la nôtre, et ils demandent encore un signe pour croire, ça alors !
Ils veulent vraiment l’acculer comme nous faisons parfois aussi dans nos prières.

Dora Lapière


Quelques bonnes lectures en ce temps de Pâques :

Retrouvez toutes les méditations publiées antérieurement en cliquant ici.

Méditation-Prière – dimanche 26.04.2020

3ème dimanche de Pâques

Première LectureActes 14, 22-33
PsaumePsaume  15 (16), 1-2a.5, 7-8, 9-10, 11
Deuxième Lecture1Pierre 1, 17-21
EvangileLuc 24, 13-35

Toute la vie de Jésus nous a montré que son Dieu et Père est un Dieu d’amour et de don gratuit, c’est ainsi qu’il ne cesse de mettre tout humain debout car il est venu pour que nous ayons la vie.

Toutes les liturgies de ce temps pascal ne cessent de nous répéter que la mort n’a pas le dernier mot mais bien la vie.

La liturgie nous a dit que la vie n’était pas dans les tombeaux et les enfermements mais dans l’ouverture et la marche ensemble vers plus de vie, dans la rencontre avec l’autre en vérité, en se laissant aimer et en aimant, en vivant le partage du pain, de notre vie et en vivant la solidarité.

Aujourd’hui Pierre nous le redit encore, ils sont passés comme nous par la tristesse, les doutes, les découragements, le désespoir, le « à quoi bon ». Ils ont, comme nous, eu peur même très peur. Ils ont comme nous senti que leur vie était menacée et ils se sont enfermés. Ils ont découvert que la vie n’était pas dans cet enfermement. Cet enfermement leur a permis de creuser profondément en eux-mêmes, de faire silence, de partager ensemble et de prier ensemble. Ils ont expérimenté que Jésus Ressuscité était capable de les rejoindre dans leur enfermement et de non seulement leur souhaiter la paix mais de la leur donner et de les transformer. C’est ce que nous demandons dans les silences de notre confinement : que l’Esprit Saint nous transforme en êtres de paix profonde qui découvrent de plus en plus leur vraie humanité et leur solidarité humaine.

Ces premiers chrétiens ont écouté. Ils ont écouté les évènements, ils ont écouté leurs peurs et leurs émotions, ils ont écouté et ruminé la Parole biblique pour essayer de comprendre, ils ont prié et se sont dépossédés d’eux-mêmes pour créer un espace (un vide) pour que le Ressuscité puisse prendre la place. Et ainsi petit à petit ils ont été transformés. La paix et la conviction intime que leur Maître et Seigneur est vivant brûle leur cœur et explose. Ils deviennent des témoins, des témoins non d’un principe, ni d’une loi, ni d’une idée, mais bien d’une relation aimante vécue et lentement mûrie avec leur Maître et Seigneur. C’est ainsi que Jean, le re-connaît dans la nuit au bord du lac. Car quand on aime vraiment, quand on a vraiment connu on reconnaît même de nuit.

Oui, nous aussi nous devenons témoins en passant par le creuset de l’épreuve, en nous laissant brûler par l’Esprit pour entrer dans cette relation toute personnelle et aimante avec le Ressuscité qui nous entraine vers son et notre Père vers son et notre Dieu. Et cet amour se vérifiera, se reconnaîtra à notre façon de vivre, à nos œuvres.

« Oui, le Seigneur est ma part, mon héritage. Il me fera connaître le chemin de la vie. »

Laissons-nous rejoindre aujourd’hui par le Christ Vivant pour qu’il déploie pour nous les écritures, accueillons qu’il fasse un bout de chemin avec nous, invitons-le de rester avec nous comme nous désirons rester avec Lui et reconnaissons-le quand Il partage le pain avec nous et que quand Il disparaît il n’y a plus que le frère à aimer qui reste présent.

Comme les disciples d’Emmaüs en chemin vers nulle part, retournons enthousiastes et transformés par la vraie rencontre du Ressuscité, vers les frères et devenons témoins.

Dora Lapière

COMMUNIQUÉ DES EVÊQUES DE BELGIQUE SUITE À LA DÉCISION DU CONSEIL NATIONAL DE SÉCURITÉ

Article original ici

Les Evêques belges prennent note de la décision du Conseil National de Sécurité du 15 avril 2020 de prolonger jusqu’au 3 mai 2020, les mesures d’endiguement du coronavirus. Ils remercient le Gouvernement fédéral, les Gouvernements régionaux et les différentes équipes d’experts, pour la bonne gestion de la crise du coronavirus.

La décision du 15 avril 2020 notifie que toutes les mesures prises par les autorités civiles et religieuses concernant les célébrations religieuses ou activités ecclésiales sont maintenues jusqu’au 3 mai 2020. Dès modification des mesures générales par un prochain Conseil National de Sécurité, le Conseil permanent de la Conférence des Evêques examinera avec les autorités civiles comment l’Église peut modifier ses mesures, en quels lieux et dans quelles conditions. Une nouvelle communication sur ce sujet suivra alors dès que possible.

Rappel du soutien mutuel

Les Evêques mesurent le poids des mesures d’endiguement de la propagation du coronavirus sur la vie ecclésiale dans tous ses aspects. Sacrements, célébrations de prière, catéchèse, initiatives diaconales, initiatives de formation, visites à domicile, réunions et rencontres ne peuvent avoir lieu jusqu’à nouvel ordre ou seulement sous forme minimale, dans le respect des règles de sécurité. Nous rappelons que l’Arrêté Ministériel du 3 avril 2020 a précisé certains articles de l’Arrêté du 23 mars 2020. Sont autorisés : les funérailles religieuses à l’église mais uniquement en présence de 15 personnes maximum (sauf en Wallonie), dans le respect d’une distance de 1,5 mètre entre elles ; les mariages religieux, mais uniquement en présence des époux, de leurs témoins et du ministre du culte. Les Evêques demandent instamment que tous les collaborateurs respectent scrupuleusement les règles imposées. En même temps, ils invitent tous les collaborateurs à entretenir le contact avec leur communauté via des canaux sans risque, en particulier avec les malades, les personnes fragilisées ou isolées. Par ailleurs, il reste indispensable et possible de soutenir les ‘personnes dans le besoin’.

Activités estivales

Du fait de la prolongation des mesures, un certain nombre d’activités pastorales prévues généralement au printemps ou en mai, ne pourront pas avoir lieu. Nous avions déjà décidé que les premières communions et les confirmations seraient reportées jusqu’à l’année scolaire suivante. Mais nous pensons aussi aux pèlerinages, aux célébrations mariales ou aux rencontres de jeunes et les activités pastorales normalement prévues pendant les vacances d’été, à l’étranger ou non (comme les pèlerinages à Lourdes), auxquels participent aussi nombre de personnes âgées, malades ou souffrant d’un handicap.  Nous conseillons aux organisateurs d’annuler ces activités à temps.

Appel à la créativité de chacun

Enfin, les Evêques invitent les fidèles à envisager cette crise comme une opportunité et pas seulement comme un fléau. Chaque revers nous invite à réfléchir, nous lance de nouveaux défis et fait appel à notre créativité.  Comme l’a dit le Pape François dans une interview : « Il nous faut comprendre que notre trésor réside dans les petites choses. Les petits gestes de tendresse, d’affection et de compassion risquent de se perdre dans l’anonymat de la vie quotidienne, alors qu’ils sont cruciaux et essentiels. Un repas chaud, une caresse, un câlin, un appel téléphonique, par exemple…  Ce sont des gestes d’attention familiers aux détails de la vie quotidienne. Ces détails de la vie quotidienne donnent un sens à la vie. Ils tissent un lien et une communication entre nous. » Et il a ajouté : « Mettons à profit ces jours difficiles ! »

Les Evêques de Belgique
Le 16 avril 2020