Méditation – Prière – Dimanche des Rameaux-5.04.2020

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Entrée messianique  :   Matthieu 21 1–11
Première Lecture :        Isaïe 50 4–7
Psaume :                        Psaume 22 8–9, 17–20, 23–24
Deuxième Lecture :       Philippiens 2 6–11
Évangile :                       Matthieu 21 1–11; 26 14—27 66

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Frappant dans les textes de ce dimanche est la foule.
On la trouve à l’entrée de Jésus à Jérusalem, au jardin de Gethsémani, devant Pilate, à la crucifixion.
A l’entrée à Jérusalem cette foule suit le mouvement hystérique « toute la foule est en proie à l’agitation ».
Ils ont vu vivre Jésus et ils se laissent entraîner peut-être sans opinion personnelle, peut-être avec tiédeur ou curiosité. Mais quelle est leur conviction personnelle ? leur relation personnelle avec ce Jésus qu’ils acclament. Est-ce peut-être une acclamation pour imposer leur rêve à Jésus ? Eux qui attendaient un libérateur ?
Depuis toute sa vie parmi eux Jésus a du se battre pour leur dire qu’il ne correspondait pas à leurs attentes de royauté mais qu’il concrétisait une autre royauté, celle du service et de l’amour partagé.
Et à nous de nous demander où nous nous trouvons dans cette foule en marche aujourd’hui.
Avons-nous un roi et si oui, qui est-il ?et quel roi ? Quelle est notre relation avec toi Jésus, et avec nos frères? As-tu vraiment une place dans notre vie ?

Dans le jardin de Gethsémani, il y a aussi la foule, peu après l’avoir applaudi. O que nous pouvons être influençables, ou réagir par peur ou pour faire comme tout à chacun, penser comme la majorité pour ne pas avoir d’ennuis. Et ainsi le jour d’aujourd’hui nous laissons condamner foule d’innocents sans broncher.
Seigneur que nous nous retrouvons dans ces foules. Aie pitié de nous.

Devant Pilate ils réclament même ta cruelle exécution. Quel virement en si peu de temps !
Et nous qui fermons nos frontières aux migrants et les renvoyons dans la mer pour périr. N’est-ce pas toi que nous refoulons. Et nous pourrions trouver encore beaucoup d’exemples d’injustice auxquels nous nous sommes habitués et nous avons fermé les yeux et les cœurs et nous laissons faire. Comme Pilate nous nous lavons si souvent les mais, nous nous esquivons devant nos responsabilités. Aie pitié de nous.

Et en croix, la foule est là en spectateur à cet évènement si atroce.

Mais à côté de la foule il y a plein d’autres personnages dans lesquels nous pouvons nous retrouver.
Judas qui te trahit avec un signe d’amitié.
Pierre qui est téméraire et après te renie.

Les disciples qui dorment puis fuient sauf un que nous retrouvons sous ta croix.
Les femmes qui t’accompagnent dans ton chemin de souffrance et dont quelques unes se trouvent près de toi à ta mort.
Les soldats qui s’adonnent à cœur joie pour t’outrager, t’insulter, te torturer.
Simon de Cyrène qui est réquisitionné pour soulager le poids de  ta croix comme tous ceux qui sont réquisitionnés aujourd’hui pour soulager les souffrances de leurs frères en humanité.
Et il y a Marie ta mère qui sous la croix devient aussi la mère de l’Église.
Il y a le centurion, un étranger, qui reconnaît en toi ta vraie identité.

Prenons le temps de ruminer cette semaine ces récits de la passion d’amour de Jésus et de nous mettre à la place des différents acteurs pour nous laisser regarder par ce Christ souffrant, dans nos frères en humanité, et pour nous laisser transformer par cette rencontre de regards et de cœurs.
Confions nous les uns les autres à la miséricorde de Dieu et implorons la tendresse divine pour toutes ces frères et sœurs en humanité endeuillés par la mort, la guerre, la souffrance, la maladie, la solitude, l’apatrie.
Seigneur écoute le cri de ton peuple, Seigneur libère nous, exauce nous.

Ruminons aussi cette semaine la lecture de Paul en Ph 2, 6-11 et celle d’Isaïe 50  pour découvrir de mieux en mieux le vrai visage et la vraie identité de Dieu devenu visible en Jésus.
Merci Seigneur de nous donner Jésus avec nous jusqu’à donner sa vie et la tienne par amour pour nous.
Béni sois tu.

Bonne semaine sainte et profonde montée vers Pâques, bonne traversée pour plus de Vie.

Dora Lapière

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La louange des oiseaux

Étrange période où, le dimanche dans nos églises paroissiales, les micros demeurent à la sacristie, la soufflerie de l’orgue reste au repos, les guitares ne s’accordent pas et où les voûtes ne répercutent aucune voix…
Dans ces édifices qui nous sont si familiers, on n’entend plus sans doute que le chant des oiseaux.

Étrange année où dans la nuit de Pâques, nous ne pourrons nous rassembler et où, dans beaucoup d’églises, l’Exultet ne pourra pas être chanté.

Il nous faut vivre le triduum pascal d’une manière plus intérieure.

Nous pouvons cependant prier et chanter dans nos maisons !

Sans oublier, de temps en temps, de nous associer à la louange des oiseaux.

Extrait de la revue « Chantons en Eglise« 

Bonsoir à vous mes compagnons du désert

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Bonsoir à vous  mes compagnons du désert,

Le désert, le silence … et 

« Le Seigneur dit : « Sors et tiens-toi sur la montagne, devant le Seigneur : voici, le Seigner va passer. » Il y eut devant le Seigneur un vent fort et puissant qui érodait les montagnes et fracassait les rochers; le Seigneur n’était pas dans le vent. Après le vent, il y eut un tremblement de terre; le Seigneur n’était pas dans le tremblement de terre. Après le tremblement de terre, il y a un feu; le Seigneur n’était pas dans le feu. Et après le feu, le bruissement d’un souffle ténu. Alors, en l’entendant, Élie se voila le visage avec son manteau; il sortit et se tint à l’entrée de la caverne. (1 Rois 19,11-13) »

Pour nous aider à entendre ce « bruissement » :  la Prière du Père Charles Singer « Seigneur, pour un temps je me tairai et je T’écouterai » :

« Pour un temps je me tairai. De silence et de solitude, je m’entourerai,  et ce sera comme en plein désert.

Je T’écouterai, Seigneur, et je Te regarderai T’asseoir à la table de Zachée le voleur et ouvrir les yeux de l’aveugle ; pleurer la mort de Lazare, Ton ami, et remettre sur pied ceux qui n’en peuvent plus ; pardonner à ceux qui crient des injures, tout donner, ton Corps, ton Sang, ta Vie et ta Joie d’aimer sans rien retenir pour Toi.

Tes paroles, je Les savourerai, comme du pain frais au réveil. Je Les mettrai dans mon cœur et en moi. Elles couleront comme une musique. Je Les attacherai à mes mains et en moi, comme dans la terre, Elles creuseront des sillons. Pour vivre selon le cœur de Dieu, je brûlerai ce qui est inutile, mes colères et ma dureté, mes tristesses semblables à l’eau noire qui coule sous le pont, et mon désir d’avoir toujours raison. Je brûlerai au feu de Dieu et je jetterai les cendres, et mon cœur sera neuf comme le soleil du matin s’échappant du brouillard de la nuit.

Amen. »

Prenez bien soin de vous et de ceux que vous aimez et… aimez peut-être moins et à demain

Hélène Geas

Poème : « Tes mains pour la Semaine Sainte! »

Ta main câline et douce couvrait de caresses mes temps d’inquiétude,
Quand, sur ma peau, elle dessinait ce qui, jamais, ne sortit  des  lèvres.
Elle racontait, interminablement, l’histoire  de nos pénibles  solitudes.
Te souviens-tu des sillons de mes  rides sur le  front  en  fièvre ?

Ton index et ton pouce  bien serrés pinçaient  ma joue dans un tendre étau,
Pendant que ton majeur  effleurait fébrilement les cils de mon œil,
Laissant l’annulaire  et l’auriculaire  prendre appui sur ma peau.
Nous frémissions dans cet échange fraternel, plus fort que tout écueil !

Aujourd’hui, Ô Jésus, quand, à mon oreille, parviennent de terribles  échos
Qui disent des trahisons d’autres  mains,  dans les villes horrifiées et  vides,
Et que je dois  oublier  les  embrassades et accolades  brassées  en  l’an ’19,
Je reste ahuri par les pleurs des victimes d’une nouvelle  bestiole : le covid-19 !

Jésus, au seuil de la Semaine Sainte, je veux m’associer à  la noble  guerre :
Guerre de ceux qui  tiennent en mains  des rameaux en guise de  prière ;
J’attends, que des frères confinés dans leurs maisons, poussent des cris solidaires ;
Qu’ensemble nos mains  restaurées  brisent ces distances sociales si éphémères.


Que reviennent des jours, où  pauvres, enfants et vieux  referont des chemins
Jours de  partages  du pain de vie : en famille, au marché, en églises,  en forêts,
Jours  des gamins  languissant, mains levées,   après des Mamy  et Papy «Câlins ».
Ces jours-là,  en terre d’Afrique, des mains joueront des  tam-tams de la Paix !

Stanis Kanda

Méditation – Prière – 5ème dimanche de Carême-29.03.2020

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Première Lecture :        Ézékiel 37 12–14
Psaume :                        Psaume 130
Deuxième Lecture :       Romains 8 8–11
Évangile :                        Jean 11 1–45

Avec le psalmiste du Ps 129 (130) avec Marthe et Marie nous sentons monter en nous ce même cri et les psaumes deviennent le concret de nos vies : « Des profondeurs je crie vers toi Seigneur, Seigneur, écoute mon appel ! Que ton oreille se fasse attentive au cri de ma prière. »
Mais aussi avec eux je confesse, nous confessons, dans la foi : « J’espère, j’attends le Seigneur de toute mon âme, mon être, plus qu’un veilleur ne guette l’aurore….oui près du Seigneur est l’amour. »

Quand nous voyons ces corps inanimés, ces cercueils qui n’arrêtent de défiler, nous crions avec Ezéchiel : «Seigneur, ouvre nos tombeaux et fais remonter ton peuple. Ramène-nous sur la terre des vivants. »
Et Dieu dans son immense respect pour notre liberté ne nous répondrait il pas : « Je suis un Dieu d’alliance, je suis avec vous dans la lutte et vous aide à mobiliser tout ce qui vous êtes et ce que vous avez pour lutter pour la vie. Ne le voyez-vous pas dans le don si généreux et le combat de tant d’humains ? Dans la prière silencieuse et cachée de tant de priants ? Ne me voyez-vous pas dans la paix des cœurs malgré le déluge ?
Voulez-vous vraiment vivre l’amour et la solidarité ? Voulez-vous vraiment grandir en humanité ? Voulez-vous vraiment que vos chaines soient brisées ? Accueillerez-vous vraiment mon esprit d’amour, de partage, de justice, pour que vous viviez ? Le choix est devant vous : la vie ou la mort que choisissez-vous ? »

Et Jésus dans l’évangile me dit, comme tant de personnes de la première ligne dans cette crise mondiale, que lui aussi connaissait le danger de mort qui le guettait mais conscient de sa mission et de son alliance amicale il monte vers son ami Lazare.
Celui qui marche dans la lumière du jour, de l’amour, ne trébuche pas.

Donne-nous Seigneur de marcher dans l’amour et la gratuité sans compter.
Donne-nous de devenir sur ta Parole des vivants pour faire vivre et manifester ton amour. Car : « Celui qui croit en Jésus, même s’il meurt, vivra. »
« Le corps, il est vrai, reste marqué par la mort mais l’esprit nous fait vivre. »

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Méditation – Prière – Vendr-27.03.2020- 4ième semaine Carême

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  • Première Lecture :       Sagesse 2 1–22
  • Psaume :                       Psaume 34 17–21, 23
  • Évangile :                      Jean 7 2, 10, 14, 25–30

Ce dimanche nous avons médité la guérison de l’aveugle de naissance.
Et aujourd’hui nous entendons dans le livre de la sagesse que la méchanceté peut rendre aveugle.

Oui Seigneur prend pitié de nous quand dans ce temps d’épreuve nous ne pensons qu’à nous-mêmes en faisant des emplettes ou en organisant notre temps. Ouvre les yeux de notre cœur et guéris la cécité de notre être. Oui, prends pitié de nous.
Entends ceux qui t’appellent dans la crise actuelle, toi qui es proche du cœur brisé. Délivre-nous de toutes nos angoisses.

Dans l’évangile nous sommes frappés par la lucidité, le réalisme et la discrétion de Jésus.
Il connait le danger et monte à Jérusalem en secret.
Au temple il ne peut pas s’empêcher d’enseigner.
Son entourage se questionne : ils pensent que ce serait bien le Christ. Ils se questionnent aussi à propos de leurs chefs : « auraient-ils vraiment reconnu que c’est lui le Christ ? »
Son entourage croit le connaître, mais non….
O combien est il difficile de nous défaire des opinions toute faite sur Dieu, sur Jésus, sur les autres. Nous croyons savoir et connaître et ainsi nous enfermons l’autre, empêchons l’autre d’évoluer et de grandir et nous nous enfermons nous-mêmes.
Comme Jésus nous ne sommes pas là de par nous même. La vie est un immense cadeau qui nous est offert.
La mission que nous avons dans ce monde est comme celle de Jésus toujours une mission de service qui nous est confiée, une mission d’humain d’après le cœur de Dieu qui est lent à la colère et plein d’amour.
Prions ce jour les uns pour les autres en demandant le cadeau de nous laisser instruire pour toujours con-naître (naître à) davantage Jésus et les personnes que nous rencontrons. Prions en demandant la liberté intérieure en étant délivré de nos jugements souvent si superficiels et enfermants.

Portons notre monde et l’humanité dans la prière en grande communion spirituelle devant ce Dieu, Père de Jésus et notre Père qui entend le cri de son peuple. Demandons Lui force et courage pour ceux et celles qui sont en première ligne dans la lutte contre le Covid 19.
Demandons lui force pour les malades, paix pour ceux qui meurent, courage pour leurs familles et de soutenir tous ceux et celles qui souffrent de quelque sorte que ce soit de cette tragédie.
Prions pour les responsables politiques, économiques et religieux, qu’ils prennent des décisions ajustées aux intérêts de tous en servant leurs frères et sœurs.
Prions pour nous tous que nous soyons de citoyens civiques, fraternels et solidaires soucieux du bien de tous.

Dora Lapière