5e mardi du Temps Pascalps Pascal
Première Lecture | Actes 14, 19-28 |
Psaume | Psaume 144 (145), 10-11, 12-13ab, 21 |
Evangile | Jean 14, 27-31a |
L’enthousiasme de Paul et Barnabé est étonnant et édifiant. Leur persévérance pour proclamer la Bonne Nouvelle est surprenante et leur capacité physique pour voyager au nom de la Bonne Nouvelle : Christ est Vivant, est interpellante.
L’hystérie des foules de dans le temps et maintenant n’a guère changé.
La foule est saisie par leurs paroles et leurs actes, au point de les idolâtrer. Paul et Barnabé ont les pires difficultés pour refuser de leur faire des sacrifices. Mais ils ne se laissent pas impressionner et gardent bien le cap. Le succès ne leur monte pas à la tête et ils transmettent bien leur conviction profonde que ce n’est pas eux qui agissent mais Dieu en eux et par eux. Quelle justesse et quelle capacité de prendre leur juste place en humanité. Que nous puissions en apprendre quelque chose.
Puis, les Juifs qui arrivent, persuadent la foule que les discours de Paul et Barnabé sont faux et tout change et l’enthousiasme tourne en haine au point de lapider Paul. On le considère mort mais il se remet et continue son voyage missionnaire.
Ah oui, la foule, dont nous faisons si souvent partie, foule fragile avec des réactions souvent fort à fleur de peau. Foule qui se laisse entrainer sans réflexion personnelle mais réagit en masse entrainée par quelques un. Foule qui dans sa fragilité montre bien sa versatilité humaine et combien nous aussi manquons souvent d’opinion personnelle. Nous nous laissons influencer et sommes comme eux capables de convertir nos enthousiasmes en haine encore aujourd’hui. Souvent nous n’avons pas le courage de nos opinions.
Demandons à l’Esprit en ce temps de confinement d’oser descendre dans le silence de nos êtres pour creuser nos vraies personnalités et puisons-y le courage d’abandonner la superficialité pour une autre profondeur d’être en devenant de plus en plus libre en Christ. Demandons de ne plus être des assujettis de la loi et des observances mais d’avoir comme unique pulsion de Vie l’Amour gratuit et inconditionnel pour tous jusqu’à l’extrême.
Chaque rencontre vrai avec le Ressuscité nous confronte avec la paix donnée, aussi maintenant. « Ne restez pas dans le trouble et dans la crainte… Je vais vers mon Père »
Puissions nous croire que nous sommes vraiment des nouvelles créatures en Christ et qu’ainsi rien de fondamentalement grave ne puisse nous arriver car avec Paul nous osons dire : « Tout est à nous mais nous, nous sommes au Christ ».
Et en Lui et avec Lui nous sommes entrainés vers le Père pas uniquement après notre mort physique mais dès à présent dans notre quotidien tel qu’il est. Là ici et maintenant, dans ce temps de crise nous sommes appelés de vivre de cet amour gratuit et universel qui habite le cœur divin.
Ouvrons nos cœurs pour recevoir cette paix que le Christ nous offre pour devenir des êtres de paix, des êtres contagieux d’amour.
Dora Lapière