Comme dans beaucoup d’églises, dans l’église Notre Dame des Récollets à Verviers, il y a plusieurs statues de la Vierge. Très différentes les unes des autres. Pour cette réflexion, j’en retiens deux, celles du sanctuaire (la première partie de l’église).
En entrant, à droite près la porte, une Piéta, Marie qui porte dans ses bras le corps de son fils mort. En hauteur, sur la galerie, la Vierge Noire, Marie debout, couronnée, sceptre à la main et sur l’autre bras un Jésus potelé portant lui aussi un sceptre. Deux représentations et deux messages différents. La Piéta, Marie, une femme comme bien d’autres qui a vu son fils souffrir et mourir ; une mère blessée ; Marie de l’Evangile. La Vierge Noire, Marie en gloire, Marie triomphante, celle qui a été comblée par le Seigneur, « Marie au-delà de sa vie » ; Marie de la foi de l’Eglise.
Tout au long de l’année liturgique, nous fêtons Marie. Parfois Marie de l’Evangile : l’annonciation le 25 mars, la visitation le 31 mai, Notre Dame des douleurs le 15 septembre Parfois Marie de la foi de l’Eglise : Marie mère de Dieu le 1 janvier, Cœur Immaculé de Marie (Immaculée conception) le samedi de la 3ème semaine après le Pentecôte, l’Assomption le 15 août, Vierge Marie, Reine le 22 août, la nativité de la Vierge Marie le 8 septembre, présentation de la Vierge le 21 novembre, l’Immaculée Conception le 8 décembre.
Dans leur foi, leur prière, leurs dévotions, certains chrétiens sont plus proches de Marie de l’Evangile, la femme de foi qui a accepté une mission incroyable ; la mère qui, comme les autres mères, a connu des joies, des inquiétudes, des souffrances ; la mère qui a accompagné son fils dans ce qu’il vivait. D’autres chrétiens sont plus proches de Marie comblée par Dieu, glorifiée, élevée en grâces, presque une déesse.
Comme chaque année, ce 15 août, nous allons fêter l’Assomption, Marie élevée dans la gloire de Dieu, Marie la première du peuple des croyants à rejoindre son fils Ressuscité. Même si l’Evangile ne parle pas de cet événement, il est important de se rappeler que c’est Marie, une femme comme les autres, une mère heureuse et une mère blessée, une croyante de son temps, qui est comblée au-delà de la mort. Comme le seront toutes les femmes et tous les hommes de tous les temps. Dans cette fête, en nous disant sa foi dans la vie de Marie dans l’au-delà, l’Eglise nous annonce aussi qu’après avoir connu une vie semblable à celle de Marie, tous les humains sont élevés dans une vie semblable à la sienne près de Jésus Ressuscité. Tous sont glorifiés près de Dieu.
Ainsi en fêtant l’Assomption, nous disons aussi notre foi dans notre au-delà. Mais pour cela, il faut garder les yeux posés sur Marie, la femme ordinaire.
Je vous souhaite une bonne fête.
François-Xavier Jacques (curé-doyen)